MARSEILLE L'HEBDO

Marnas part en croisade

Dans la grande tradition de Jean Vilar, la compagnie revendique un théâtre « populaire » et « élitaire pour tous », qui crée un lien avec un public qu’il ne toucherait pas forcément. « Ces choeurs étaient essentiels pour moi, explique Catherine Marnas. Je ne cherchais pas des figurants pour faire foule, je voulais vraiment partage le plateau, instaurer une perméabilité entre nous et le public. C’est ma théorie des cercles concentriques : le premier formé par les comédiens permanents de la compagnie, le second par les comédiens recrutés pour la création, le troisième par les chœurs amateurs, et le quatrième par le public ». …
Un théâtre cinglant et sanglant, à l’opposé de la réputation didactique, froide et cérébrale de Brecht, qui serait réglé comme une démonstration mathématique : « Pour moi c’est l’inverse. J’y vois un combat entre deux figures, Maule et Jeanne, plongés dans l’arène. J’aime particulièrement cette pièce parce que la « barbaque », métaphore du monde ouvrier, est au centre. Je me suis inspirée des toiles de Francis Bacon pour le décor, je voulais quelque chose de cru et de violent. »
Est-ce l’expérience de la mise en scène d’opéra ? Dans cette nouvelle création on retrouve la patte Marnas : son goût pour la parabole et la fable, son savoir-faire scénographique -presque chorégraphique- à diriger du monde sur le plateau …