PRÉSENTATION

Il y a des contes qui relèvent de la fonction étiologique : ils expliquent les merveilles et les horreurs du monde aux auditeurs. La jeune fille aux mains d’argent, d’après les frères Grimm et adapté par Olivier Py, devient entre les mains de Raoul Lay -compositeur et chef d’orchestre- et de Catherine Marnas -à la mise en scène-, un opéra magique, poétique, impertinent, drôle et luxuriant, monté pour chœurs, comédien, musiciens et marionnettes à destination du jeune public.

Au sein d’un paysage légendaire où flotte dans l’atmosphère le parfum magique des contes, un père de famille, pauvre et fatigué, se perd dans la forêt obscure. Il y rencontre un homme qui lui fait la proposition suivante : " Donnes-moi ce qu’il y a derrière ton moulin et tu seras riche, très riche". "Il n’y a rien derrière mon moulin, pense le père, si ce n’est un vieux pommier". Il accepte. Il a tort. Derrière son moulin se trouvait sa propre fille...

Franck Manzoni, comédien aux multiples talents, incarne à lui seul tous les personnages de ce récit fabuleux. À l’aide des masques et marionnettes d’Arkétal, il donne vie avec une incroyable virtuosité à la jeune fille, au père fatigué, au prince héroïque, au diable maléfique et ridicule à la fois, au messager, au jardinier valeureux et à l’ange protecteur... Les dix musiciens de l’Ensemble Télémaque interprètent avec finesse la musique composée par Raoul Lay. Une musique expressionniste toute en mélodies ténues et rythmiques sauvages, qui transportent les auditeurs - spectateurs tout au long de cette histoire. Le chœur d’une trentaine de voix, recomposé à chaque représentation, vient amplifier cette émotion musicale. La mise en scène de Catherine Marnas juxtapose les sons, les voix et les corps, qui, s’entrelaçant et se heurtant, ne cessent d’amplifier la portée du spectacle.

Tout à la fois conte musical et spectacle de marionnettes, ce récit nous entraîne dans une histoire faustienne mettant en scène le diable, un père et sa fille sur laquelle le destin s’abat…