PRÉSENTATION

C’est à une traversée en territoire kolkésien, davantage qu’à une simple représentation théâtrale, que nous invitent quatorze jeunes comédiens de l’ensemble 18 (3e année de l’Erac). Mis en scène par Catherine Marnas, Si un chien rencontre un chat… (dont le titre cite une note de Bernard-Marie Koltès à propos de Dans la solitude des champs de coton), entremêlant des fragments de textes et des notes de l’auteur, se veut une porte d’entrée singulière dans cet univers sombre, habité par la force paradoxale de la langue. Les personnages sont des êtres « aux aguets », comme l’entendait Deleuze au sens animalier du terme. Sur le qui-vive dans un territoire inquiétant et souvent sombre, nocturne, comme la parole qui dit trop ou trop peu, qui déborde, qui dit tout autre chose que ce qu’elle semble dire, comme dans le rêve, la nuit. Frôlements, haine, demandes d’amour éperdues, électricité en tout cas que provoque la proximité des corps : nous sommes seuls et nous sommes trop nombreux, c’est ce paradoxe que vont expérimenter quatorze jeunes gens sur sur le plateau de La Criée, puis au Festival d’Avignon cet été. Un hommage, aussi, à l’esprit du théâtre de Koltès, capable de toucher au plus intime les personnes les plus différentes.

Une production de l’ERAC [Ecole Régionale d’Acteurs de Cannes]
Avec les élèves de l’ensemble 18, dans le cadre de la 3ème année d’insertion professionnelle de l’Erac, sous la direction de Catherine Marnas.