PRÉSENTATION

Variation franco-iltalienne du Banquet Fabulateur, Il Convivio est une joyeuse traversée dans l’espace de la fiction : celle des œuvres fondatrices de la littérature. Piochant dans la grande malle du théâtre, il conviera à sa table des personnages mythiques du répertoire, au pouvoir évocateur qui nous parlent de l’amour, de la vie, du pouvoir. Ils évoquent toutes ses histoires que l’on s’est racontées et qui ont fondé notre humanité.

Il convivio est placé sous le signe de la rencontre. Rencontre entre une forme que la Compagnie Parnas a commencé d’explorer avec le Banquet Fabulateur , expérimentant un autre lien avec le public et une rencontre avec le Teatro Piemonti Europa, dans le cadre de son partenariat avec le théâtre La passerelle à Gap.
Cette forme est celle du sümposium –cette institution propre aux anciens Grecs- qui associait dans l’allégresse des vapeurs du vin, culture, convivialité et philosophie, sur le modèle du Banquet de Platon. Comme dans une fête entre amis, la scène accueille spectateurs et comédiens autour d’une même table. S’établit alors une troublante proximité avec les acteurs ; on a l’impression de les suivre des coulisses jusqu’à la scène et on a le plaisir charnel de voir naître en direct l’émotion de leurs personnages. Si le Banquet de Platon faisait l’éloge de l’Amour, d’Eros, Il Convivio portera des toasts à notre faculté et notre besoin d’imaginaire, de fables.
Il Convivio interrogera notre étrange et merveilleuse capacité à « imaginer », par laquelle nous, êtres humains fragiles, appréhendons le monde, l’interprétons, nous en affranchissant et échafaudant ainsi les utopies de demain. Il Convivio fera l’éloge de notre faculté d’imagination, c’est d’abord affirmer une inversion des valeurs en cours, comme l’a magnifiquement fait le “manifeste pour les produits de haute nécessité : le poétique ». Invitation au rêve, à l’imaginaire, au rire, on goûte aux plaisirs de la prose, de la philosophie et de la poésie.
Catherine Marnas

Il Convivio s’inspire de L’espèce fabulatrice de Nancy Huston, un essai dans lequel l’auteure démontre la place essentielle des légendes et récits dans toute la vie humaine et toutes les civilisations.
« Les hommes disent toutes sortes de choses, racontent toutes sortes d’histoires, inventent toutes sortes de chimères. C’est ainsi que nous, humains, voyons le monde : en l’interprétant, c’est-à-dire en l’inventant, car nous sommes fragiles, nettement plus fragiles que les autres grands primates. Notre imagination supplée à notre fragilité. Sans elle - sans l’imagination qui confère au réel un Sens qu’il ne possède pas en lui-même - nous aurions déjà disparu, comme ont disparu les dinosaures. »
L’espèce fabulatrice , Nancy Huston Ed. Actes Sud, 2008