Contrairement aux pièces postérieures de Koltès qui s’apparentent davantage à des fables, pour parler de "L’Héritage", on pourrait utiliser la métaphore de la bulle de savon qui éclate et qui libère des bouffées d’inconscient. C’est une écriture qui nous ramène très fort au rêve et à la fonction du théâtre telle que pouvait la définir Maeterlinck. Tout ce qui cherche une voix dans un coeur, les mystères du sommeil où ressortent tous les comptes non réglés, où l’on échappe à sa propre garde. D’où cette envie que le spectacle soit une sorte de plongée dans ce centre ténébreux-là. C’est cette idée de rêve - cauchemar qui commande tout le travail de mise en scène - dans une visée cathartique, libératrice, où le spectateur pourrait se sentir comme lavé parce qu’il aurait crevé l’abcès.
Catherine Marnas