PRÉSENTATION

La Compagnie Parnas, en collectif, s’est penchée sur l’origine du mythe de Lilith. Ou comment Lilith, la première femme, quasi inconnue, détrônée dans nos mémoires par Eve est devenue la responsable de tous nos maux.

Les acteurs se sont lancés dans une recherche frénétique et ont trouvé des raretés, des surprises, entre autres une Lilith de Rémy de Gourmont, petit diamant de misogynie et de kitcherie. Dans un beau style précieux et ironique, il raconte sa vision de la création de la première femme ; charge lourde et caricaturale, sa Lilith ayant un sexe à la place de la tête appelle évidemment la riposte amusée mais elle met aussi en lumière la grande peur du sexe de la femme. Comment est-on passé d’une déesse de la fécondité, à la féminité positive et source de vie, des religions primitives à cette diabolisation et abomination du sexe féminin (dans le vocabulaire par exemple) ?

Rétablissant l’origine du mythe en empruntant à différents auteurs, de la Bible à Primo Levi, se révèle le portrait d’une rebelle, refusant la soumission d’Adam, la première féministe en somme par cette petite phrase « je suis ton égale, je ne me coucherai pas sous toi ». Telle fut l’origine de sa damnation, Lilith la Succube, la reine de la nuit, le démon femelle, le trouble, devenant le mythe de tous les cauchemars masculins, de leurs désirs cachés aussi ?…