PRÉSENTATION

" Cachafaz est une pièce atypique de Copi, écrite en vers rimés, en espagnol, opéra ? opérette ? comédie musicale ? Elle est comme un prétexte musical au grand éclat de rire de Copi. Tango contre milonga, travestis et monde interlope des bas quartiers de Buenos Aires, grand guignol libertaire où l’on finit par transformer les flics en saucisses… le grand seigneur Copi tangue avec élégance, folie et démesure. Il cisèle des vers en argot d’un extrême raffinement dans la vulgarité. Pirouette, façon de dénoncer par le rire une division absurde du monde : les pauvres qui ont faim se débrouillent en dansant et finissent par dévorer ceux qui veulent faire appliquer des lois qu’ils refusent, à l’issue d’un match improbable entre hommes et femmes. Le cannibalisme nous sauvera-t-il de la faim ? "

Catherine Marnas

" Cet unique texte de Copi écrit en vers était destiné à être mis en musique. Il a la particularité de s’ouvrir à différents univers musicaux : le tango et la milonga en toile de fond, le chant populaire en langue porteña, le chœur polyrythmique, mais aussi l’oratorio à travers le mystique chœur des âmes. Les quatre instrumentistes (accordéon, violon, contrebasse et clarinette basse) sont des personnages à part entière. La démesure de l’imaginaire de Copi prend vie dans un continuo électronique, élaboré à partir des sons collectés par Alain Baudry. Cet univers sonore concret donne à la trame musicale sa dimension surréaliste. Au fur et à mesure que l’étau se resserre autour des deux protagonistes, le rythme inexorable du tango domine la partition par sa dimension tragique. "

Alain Aubin