Depuis ses débuts, la compagnie Parnas s’est presque exclusivement dédiée au répertoire contemporain. On peut certes parler d’aujourd’hui à travers des œuvres classiques, mais je pense qu’un art vivant, toujours en recherche doit aussi parler d’aujourd’hui avec des paroles d’aujourd’hui : auteurs vivants ou morts (Copi - Dubillard - Koltès - Pasolini - Valletti-Frisch…), pièces ou matériaux servant de base au travail de plateau (scénario de cinéma, collages de textes…) — “faire théâtre de tout” comme disait mon maître Antoine Vitez.
A propos de mon travail, on a beaucoup parlé de danse. Je n’emploierai pas ce mot là, je ne suis pas chorégraphe mais le corps prend le relais des mots pour célébrer cette fête païenne, ce rite barbare qu’est le théâtre.
D’Artaud, j’aime retenir la force de la scène comme lieu de libération des abcès, des terreurs enfouies, des pulsions, comme dans le rêve.
De Shakespeare, la vision du drôle d’animal humain s’agitant dans la vie comme des marionnettes sur la scène.
Bien sûr dans ces cauchemars la Mort est omniprésente, mais comme terreau d’où la Vie peut prendre tout son sens, toute sa sensualité, et dans la perspective d’un théâtre résolument populaire.