« Herculine Barbin » à Avignon

Du 29 juin au 21 juillet la Compagnie présente « Herculine Barbin » au Palace, 38 Cours Jean Jaurès.
Un récit bouleversant porté par deux acteurs virtuoses : Mickael Pelissier et Yuming Hey (nominé aux Molières 2024). 
Au départ une enquête, Michel Foucault découvre le récit autobiographique d’un être ayant vécu toute sa vie comme femme et déclarée hermaphrodite à dominance masculine à son âge adulte. L’obligeant donc à endosser un état civil masculin dans lequel elle ne se reconnait pas. Son témoignage unique nous entraine dans le vertige de l’identité sexuelle. voir la fiche spectacle

“Le rouge et le Noir“ en tournée

Le classique de Stendhal condensé en une folle quête d’ascension sociale d’un héros romantique et orgueilleux. La dernière création de Catherine Marnas au TnBA met à jour les tiraillements de Julien Sorel, transclasse avant l’heure.
Grand récit de la passion amoureuse et de l’ambition dévorante, le roman de Stendhal est devenu un classique, dont la lecture est trop souvent « obligée » dans le programme scolaire. Dans une adaptation condensée et nerveuse, Catherine Marnas ravive son éclat et sa force intemporelle. Respectant la manière dont Stendhal s’adresse directement au lecteur, elle fait tomber le quatrième mur par le biais d’une plateforme surplombant la salle, au plus proche du public. Au plateau sont réuni·es cinq comédien·nes fidèles. Jules Sagot, au visage encore juvénile alliant candeur et étrangeté inquiétante, est Julien Sorel, Bénédicte Simon incarne une troublante Madame de Rênal, Laureline Le Bris-Cep campe la complexe et hautaine Mathilde de La Mole. Accompagné·es par Tonin Palazzotto et Simon Delgrange, elles et ils feront entendre la phrase stendhalienne tout autant que les contradictions si contemporaines feront entendre la phrase stendhalienne tout autant que les contradictions si contemporaines d’un personnage empli d’un idéalisme social et pourtant diaboliquement pragmatique.

Les projets

« L’amour selon Mme de Rénal » d’Annie Leclerc.

J’ai découvert ce texte après avoir mis en scène « Le rouge et le noir » de Stendhal en novembre dernier au TnBA, Centre Dramatique de Bordeaux, dont j’étais directrice. J’ai beaucoup aimé ce que j’appelle « le contrechamp » du roman. Tout en douceur et en subtilité, ce « journal » de Mme de Rénal me semble être, avec une grande finesse, une vision féminine très forte.
C’est le journal intime de la maitresse de Julien Sorel, celle qui finira par causer sa perte et son exécution. Mais loin d’être une revendication, il s’agit plutôt d’un contre-champ, qui révèle par les différences de perception un peu du mystère de la froideur arriviste de Julien. En effet, autant lui est totalement cérébral, calculateur et appréciant peu le monde autour de lui ; autant Mme de Rénal est toute en sensibilité, en possibilité de bonheur liée à une pulsion de vie que lui donne la découverte de l’amour.
 Le spectacle sera bien sûr interprété par la comédienne qui joue le rôle dans « le rouge et le noir ». Si le récit peut se voir isolément, c’est que je pense aérer le spectacle de flashs filmés issus du spectacle, ce qui accentuera le côté contre-champs. Le texte s’arrête au départ de Julien pour le séminaire mais son modèle nous permet de raconter d’une manière ou d’une autre la fin du roman.