“le Présent participe, le Passé compose”
Jacques Rebotier in Le désordre des langages.
Il s’agit d’une partition pour cinq acteurs dont le texte « Vengeance tardive » constitue la base mais qui emprunte à d’autres textes de Jacques Rebotier. Celui-ci a participé à l’élaboration du spectacle en écrivant aussi pour les acteurs en fonction du travail de plateau. On y trouve sa poésie – par exemple “les nuages qui regardent un match de tennis” – ses thèmes récurrents - ou encore le parallèle entre la boîte crânienne et le fonctionnement du théâtre : le scientifique décortique le cerveau comme le théâtre décortique le monde, le travail sur la langue - ce qu’il appelle “le regard d’un crapaud sur le monde” - tout devient étrange, décalé, absurde.
Jacques Rebotier est aussi musicien aussi beaucoup de choses sont chantées et la musique a une grande place dans le spectacle.
Il s’agit d’un spectacle tout public mais particulièrement destiné aux lycéens. La forme d‘écriture de Rebotier s’y prête particulièrement : forme très contemporaine qui parle du monde d’aujourd’hui dans une forme ludique, de notre univers quotidien sans critique frontale didactique et moralisatrice.
Quand on lit le théâtre de Jacques Rebotier, il n’est pas toujours facile d’imaginer autre chose que les mots et la langue , d’expliquer ce qui sera visuel, ce que seront les évènements de plateau, la danse, l’étrangeté de certaines actions de son univers comme la didascalie “un bruit passe”. Néanmoins, il s’agira bien d’utiliser tous les moyens qu’offre le plateau pour donner vie à ce regard sur le monde.
Depuis cent soixante-treize heures déjà, j’étais assis devant Distance, sans pouvoir m’en échapper. Tentant de secouer un peu les chaînes, je xappais. Toutes les six secondes, avec précision. Happé que j’étais par le meurtre perpétré perpétuel sur le langage, en réel ou en virtuel. Toutes les six secondes, mon pouce droit respirait, apportant ma personnelle contribution d’un montage en déféré direct aléatoire (…)
Résumé de Vengeance Tardive par Jacques Rebotier.
La création de Vengeance tardive (Variations) est un projet né dans le cadre du réseau des Pôles Régionaux de Développement Culturel initié par le Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur à destination du public lycéen. Les résidences de répétitions, commencées en juin 2006, se sont déroulées dans plusieurs de ces Pôles : le Vélo-Théâtre à Apt, le Théâtre d’Arles, la Scène Nationale de Cavaillon, le Théâtre du Sémaphore à Port-de-Bouc et le Théâtre Le Cadran de Briançon.
La Compagnie Parnas, Théâtre Le Cadran de Briançon, Théâtre La passerelle, scène nationale de Gap et des Alpes du Sud, Théâtres en Dracénie, Scène conventionnée de Draguignan en partenariat avec le Conseil Régional et la Régie Culturelle Provence-Alpes-Côte d’Azur.
création le lundi 15 janvier 2007
http://www.ccbrianconnais.fr/theatre_le_cadran.html
Briançon (05)
reprise le vendredi 21 mars 2008
http://www.scenesetcines.fr/index.php?id=25
Miramas (13)
le 21 mars 2008 |
Miramas (13) |
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au 13 février 2007 |
du
12 février 2007
Istres (13) |
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au 9 février 2007 |
du
8 février 2007
Grasse (06) |
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au 6 février 2007 |
du
5 février 2007
Draguignan (83) |
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au 2 février 2007 |
du
1er février 2007
Apt (84) |
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au 31 janvier 2007 |
du
30 janvier 2007
Avignon (84) |
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le 29 janvier 2007 |
Aigues (84) |
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au 26 janvier 2007 |
du
25 janvier 2007
Martigues (13) |
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au 23 janvier 2007 |
du
22 janvier 2007
Arles (13) |
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au 20 janvier 2007 |
du
18 janvier 2007
Gap (05) |
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au 16 janvier 2007 |
du
15 janvier 2007
Briançon (05) |
« Vengeance tardive » mais … rire immédiat
Catherine Marnas et Jacques Rebotier poursuivent avec une allégresse communicative leur « Vengeance tardive ».
En voilà deux qui ne se sont pas loupés : le poète et musicien expert en « chant très obscur de la langue » - titre d’un de ses nombreux recueils - , et la metteuse en scène décidément de plus en plus libre, audacieuse, inspirée et percutante.
Passez un 33 tour en 78 : ça donnera une petite idée de ce spectacle « furieux », agité par cinq comédiens « soufflants ». comme sortis de la bande des Deschiens ou du côté de Jacques Tati, mais qui joueraient en accéléré !
« Je suis venu, j’ai tout vu, j’ai rien pu » : exemple entre mille de détournement d’une parole agissante.
Agissante, parce que, même si on rit à tout moment, le propos de la bande n’est pas seulement poétique et comique. Il est très concrètement un jeu de massacre contre l’omnipotence obscène des médias : Même « Le Monde » en prend plein le bec ! Quant au monde que nous (dé)faisons … !
Danièle Carraz
Bande d’avachis
Le spectacle de la Compagnie Parnas est salutaire et désespérant. Salutaire parce qu’il est une tentative de révolte contre l’abrutissement télévisuel, désespérant parce que la situation s’est énormément aggravée en 12 ans, depuis que le texte de Rebotier, Vengeance tardive, a été publié. … Mais la mise en perspective des saynètes démontées avec des coupures de journaux sur les exécutions argentines ou le pragmatisme économique des patrons fait mouche : le spectacle zappe, secoue nos serfs avec ses descriptions d’actus, fait rire avec ses insultes, ses incongruités, ses caricatures mimées de pub. Et le spectateur en sort révolté contre sa propre capacité à ingérer passivement, comme un ours sur un canapé, les non-sens qui lui cachent la réalité brutale du monde.
Agnès Freschel
Vengeance tardives (variations) de Jacques Rebotier
… Le spectacle est étonnant à plus d’un tire. Il est ironique, drôle, et parfaitement lucide, ce qui est assez inquiétant. La mise en scène est pleine d’invention et de vitalité dans une succession de tableaux dirigés par un homme orchestre à l’apparence étrange avec sa jupe de derviche et sa coiffe de bonne sœur. Le texte de Jacques Rebotier utilise à merveille la cacophonie des langues dans leur traduction approximative et les comédiens s’amusent beaucoup de souligner l’aspect caricatural de l’homotélévisuel. Des musiques genre musique de film accompagnent le propos, une sorte de ponctuation sidérale qui colore et anime émotionnellement des personnages baudruches, tellement vides et tellement ressemblants. Inquiétant je vous dis ! »
Claude Fraif